Pour
rappel, le sommet de Copenhague s’est terminé le 18 décembre. Une
semaine avant noël donc, mais sans apporter pour autant son lot de
satisfaction à tout ceux qui rêvaient d’être gâtés avant même le
passage du père Noël. En effet, le sentiment de déception était
palpable et le mot échec figurait à la une de tous les journaux.
Pourquoi ? Parce que le sommet n’a pas donné lieu à un accord signé
mais à un texte pour lequel les parties ont seulement pris note mais
également parce que ce texte s’avère très décevant dans ses objectifs.
Sans
aller dans les détails de ce texte déjà commenté, celui-ci distingue
les pays de l’annexe 1 (les pays industrialisés) des pays de l’annexe 2
(les pays hors annexe 1). Sur cette base, le texte prévoit que les
parties de l’annexe 1 ont jusqu’au 31 janvier 2010 pour donner leurs
objectifs de réduction pour 2020 ainsi que l’année de référence. En ce
qui concerne les pays de l’annexe 2, ceux-ci doivent avant le 31
janvier 2010, notifier leurs actions d’atténuation.
La notification par les états de leurs objectifs ou de leurs actions d’atténuations constitue donc une 2ème
phase essentielle dans le processus, puisque c’est par cette
notification que les parties signent le texte et lui donnent donc une
certaine valeur. Au regard de cette condition, il fut donc peut-être
anticipé de parler dès le 18 décembre d’un fiasco à Copenhague. En
effet, ce n’est que le 1er
février, avec la liste des notifications que l’on pourra
réellement qualifier Copenhague d’échec ou de réussite.
Pour
autant, la liste actuelle (consultable ici) semble donner raison à ceux
qui se sont prononcés trop vite sur ce texte. En effet, à l’heure
actuelle, peu de parties ont signé l’accord de Copenhague et ceux qui
l’ont signé tels que les Etats-Unis et la Chine, sont restés sur leurs
positions quand bien même celles-ci étaient bien trop faibles pour
atteindre l’objectif de 2°C pourtant énoncé dans l’accord de
Copenhague. D’autres parties comme l’UE conditionnent depuis longtemps
leurs objectifs par rapport à ceux des autres pays industrialisés et
ont donc décidé de faire figurer cette condition sur l’accord (20% par
rapport à 1990 mais 30 % si les autres pays industrialisés s'engagent à
réaliser des efforts comparables).
À
quelques heures de la date limite, seules quelques parties ont signé
cet accord. Un faible taux de signatures qu’il faut néanmoins nuancer,
car si certains pays ont déjà signalé qu’ils ne signeraient pas le
texte, d’autres en revanche, ont rappelé que le délai attribué était
bien trop court, et qu’ils ne seraient pas capables de notifier leurs
objectifs ou leurs actions avant la date butoir.
Depuis
la fin du sommet de Copenhague, la légitimité de l’accord négocié le
dernier soir entre 28 parties représentantes est contestée par bon
nombre de parties. C’est donc cette notification qui était censée
permettre à ce texte d’acquérir cette légitimité qui lui fait défaut.
De toute évidence, toutes les parties n’auront pas signé l’accord ce
soir (31 janvier). La date butoir sera t-elle repoussée ? Pour
l’instant nul ne le sait, comme personne ne sait si reculer la date
suffira à pousser toutes les parties à signer l’accord.
L’avenir
de Copenhague est donc en suspens. Si les deux premières manches du
sommet de Copenhague sont pour le moins chaotiques, la troisième étape,
celle du financement, pourrait peut-être relancer la machine. Avec le
mécanisme faststart choisi au Danemark, ce sont quelques 30 milliards
de dollars qui doivent être versés entre 2010 et 2012 aux pays les plus
pauvres. Que les parties qui se sont engagées à payer s’exécutent,
paraît être un bon moyen de démontrer à tous les pays qui hésitent
encore à signer l’accord, qu’une action commune est nécessaire mais
également possible. On ne peut donc qu’espérer que les parties qui ne
l’ont pas encore fait, signent l’accord, et que les pays qui s’y sont
engagés, signent les chèques.
D.R