Lors du sommet de la terre de Rio
en 1992, un plan est lancé : stabiliser en 2000 les émissions de gaz à
effet de serre à leur niveau de 1990. Ce plan résulte du constat fait par
certains, selon lequel, un changement climatique s’opère en raison de la hausse
des émissions de gaz à effet de serre. Mais l’homme a-t-il une influence sur ce
changement climatique ?
Si certains en sont persuadés, d’autres en doute encore et
pourtant le changement climatique constitue l’une des principales
préoccupations. Alors comment réagir face à ces incertitudes ? Le meilleur
moyen est encore de se tourner vers ceux qui sont le plus à même de nous donner
la réponse : les scientifiques. Malheureusement même au sein de la
communauté scientifique, cette question divise. Dans le but de mettre un
terme au débat et sur l’initiative de l’Organisation Météorologique Mondiale et
le programme des Nations Unies pour l’environnement, fut créé le Groupe
d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC).
On attendait donc beaucoup de ce
groupe d’experts, pour connaître une
bonne fois pour toutes, l’influence de l’homme sur le changement climatique.
Une réponse qui interviendra par le biais de trois rapports successifs en 1995,
2001 et 2007.
Dans son rapport de
1995, le GIEC énonce que « l'étude des preuves
suggère une influence détectable de l'activité humaine sur le climat
planétaire ». En 2001, il existe pour le GIEC « des preuves solides que la tendance
au réchauffement climatique observée ces cinquante dernières années est attribuable
à l'activité humaine » et dans le dernier rapport de 2007, le GIEC estime que l'accroissement constaté de la température
moyenne de la planète depuis le milieu du XXè siècle est « très
vraisemblablement » due à l'augmentation observée des gaz à
effet de serre émis par l'Homme.
L’homme est donc « très
vraisemblablement » responsable du changement climatique. Une petite incertitude
demeure donc encore, ce qui permet à ceux qui en étaient persuadés de l’être encore
plus et ceux qui en doutaient…
d’en douter encore.
Malgré les doutes, le rapport de 1995 a
conduit à la création de la Convention Cadre des Nations Unies sur le
Changement Climatique : La CCNUCC. L'objectif énoncé de cette convention
est de "stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans
l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse
du système climatique".
De
cette Convention Cadre débouchera en 1997, le protocole de Kyoto.
Ce protocole engage
juridiquement et quantitativement les pays signataires à réduire de 5,2% leurs
émissions de gaz à effet de serre pour l'horizon 2008/2012, par rapport à leurs
émissions de 1990. Néanmoins, pour entrer en vigueur ce protocole nécessite
deux conditions :
-
La ratification par 55 pays au moins
-
Les pays ayant ratifié doivent cumuler au moins
55 % des émissions de CO2 en 1990
De par ces conditions, il faudra
attendre jusqu’au 6 février 2005, date de la ratification par la Russie, pour
que ce protocole entre enfin en vigueur.
Au-delà de la réduction d’émissions imposée, le protocole de Kyoto met
en place différents mécanismes, toujours dans le but de réduire des émissions
de gaz à effet de serre :
- Le mécanisme de développement propre :
par ce mécanisme, une entreprise d’un pays développé peut investir dans une
amélioration technologique plus propre au sein d’un pays en voie de
développement. Cette entreprise pourra alors soit spéculer sur la valeur que
représente cette diminution de CO2, soit lui permettre de polluer davantage que
le quota qui lui a été fixé, dans
la proportion de l’émission évitée dans le pays en développement.
- Le mécanisme des
permis négociables : par ce mécanisme basé sur le marché du carbone,
un pays pollueur peut racheter des crédits d’émissions à un pays qui n’a pas utilisé
l’intégralité de son crédit. L’objectif est donc de pousser les états à
atteindre leur quota pour tirer profit du crédit d’émissions non utilisé.
Malheureusement, le constat actuel tend à
démontrer que les objectifs de baisse des émissions de carbone fixé par le
protocole de Kyoto sont loin d’êtres atteints. Les raisons de cet échec sont
nombreuses et la non ratification du protocole pas les États Unis n’en est
qu’une parmi d’autres. En effet, lors de l’élaboration du protocole de Kyoto en
1997, certaines données n’ont pas été prise en compte, notamment l’évolution
des émissions de gaz à effet de serre de pays comme l’Inde, le Brésil ou la Chine.
Mais c’est peut être aussi ce léger doute qui plane encore, de l’influence de
l’homme sur le changement climatique qui, au-delà des enjeux économiques,
freine l’adoption mais surtout l’application par tous, d’une convention
contraignante et réellement efficace.
En décembre, Copenhague va
accueillir le prochain sommet international des Nations Unies sur le climat où
la communauté internationale doit y élaborer un accord global qui prendra la
suite du protocole de Kyoto. L’homme est-il prêt à admettre la part de
responsabilité qui est la sienne sur le changement climatique ? Allons-nous
enfin prendre les décisions qui s’imposent ? Tous les regards seront donc
tournés vers le Danemark et beaucoup espèrent déjà que si des doutes subsistent
encore au sujet de l’influence de l’homme sur le changement climatique, les
générations futures elles, seront
certaines de notre influence sur la stabilisation des émissions de gaz à effet
de serre pour les années à venir…
D.R
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