lundi 26 octobre 2009

L’homme est-il responsable du réchauffement climatique ?



Lors du sommet de la terre de Rio en 1992, un plan est lancé : stabiliser en 2000 les émissions de gaz à effet de serre à leur niveau de 1990. Ce plan résulte du constat fait par certains, selon lequel, un changement climatique s’opère en raison de la hausse des émissions de gaz à effet de serre. Mais l’homme a-t-il une influence sur ce changement climatique ?
Si certains en sont persuadés, d’autres en doute encore et pourtant le changement climatique constitue l’une des principales préoccupations. Alors comment réagir face à ces incertitudes ? Le meilleur moyen est encore de se tourner vers ceux qui sont le plus à même de nous donner la réponse : les scientifiques. Malheureusement même au sein de la communauté scientifique, cette question divise. Dans le but de mettre un terme au débat et sur l’initiative de l’Organisation Météorologique Mondiale et le programme des Nations Unies pour l’environnement, fut créé le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC).

On attendait donc beaucoup de ce groupe d’experts, pour  connaître une bonne fois pour toutes, l’influence de l’homme sur le changement climatique. Une réponse qui interviendra par le biais de trois rapports successifs en 1995, 2001 et 2007.
Dans son rapport de 1995, le GIEC énonce que « l'étude des preuves suggère une influence détectable de l'activité humaine sur le climat planétaire ». En 2001, il existe pour le GIEC     « des preuves solides que la tendance au réchauffement climatique observée ces cinquante dernières années est attribuable à l'activité humaine » et dans le dernier rapport de 2007, le GIEC estime que l'accroissement constaté de la température moyenne de la planète depuis le milieu du XXè siècle est « très vraisemblablement » due à l'augmentation observée des gaz à effet de serre émis par l'Homme.

L’homme est donc « très vraisemblablement » responsable du changement climatique. Une petite incertitude demeure donc encore, ce qui permet à ceux qui en étaient persuadés de l’être encore plus et ceux qui en doutaient…  d’en douter encore.
Malgré les doutes, le rapport de 1995 a conduit à la création de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique : La CCNUCC. L'objectif énoncé de cette convention est de "stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique".
De cette Convention Cadre débouchera en 1997,  le protocole de Kyoto.
           
Ce protocole engage juridiquement et quantitativement les pays signataires à réduire de 5,2% leurs émissions de gaz à effet de serre pour l'horizon 2008/2012, par rapport à leurs émissions de 1990. Néanmoins, pour entrer en vigueur ce protocole nécessite deux conditions : 
-       La ratification par 55 pays au moins
-       Les pays ayant ratifié doivent cumuler au moins 55 % des émissions de CO2 en 1990
De par ces conditions, il faudra attendre jusqu’au 6 février 2005, date de la ratification par la Russie, pour que ce protocole entre enfin en vigueur.

Au-delà de la réduction d’émissions imposée, le protocole de Kyoto met en place différents mécanismes, toujours dans le but de réduire des émissions de gaz à effet de serre : 




-       Le mécanisme de développement propre : par ce mécanisme, une entreprise d’un pays développé peut investir dans une amélioration technologique plus propre au sein d’un pays en voie de développement. Cette entreprise pourra alors soit spéculer sur la valeur que représente cette diminution de CO2, soit lui permettre de polluer davantage que le quota qui lui a été fixé,  dans la proportion de l’émission évitée dans le pays en développement.

-       Le mécanisme des permis négociables : par ce mécanisme basé sur le marché du carbone, un pays pollueur peut racheter des crédits d’émissions à un pays qui n’a pas utilisé l’intégralité de son crédit. L’objectif est donc de pousser les états à atteindre leur quota pour tirer profit du crédit d’émissions non utilisé.

Malheureusement, le constat actuel tend à démontrer que les objectifs de baisse des émissions de carbone fixé par le protocole de Kyoto sont loin d’êtres atteints. Les raisons de cet échec sont nombreuses et la non ratification du protocole pas les États Unis n’en est qu’une parmi d’autres. En effet, lors de l’élaboration du protocole de Kyoto en 1997, certaines données n’ont pas été prise en compte, notamment l’évolution des émissions de gaz à effet de serre de pays comme l’Inde, le Brésil ou la Chine. Mais c’est peut être aussi ce léger doute qui plane encore, de l’influence de l’homme sur le changement climatique qui, au-delà des enjeux économiques, freine l’adoption mais surtout l’application par tous, d’une convention contraignante et réellement efficace.

En décembre, Copenhague va accueillir le prochain sommet international des Nations Unies sur le climat où la communauté internationale doit y élaborer un accord global qui prendra la suite du protocole de Kyoto. L’homme est-il prêt à admettre la part de responsabilité qui est la sienne sur le changement climatique ? Allons-nous enfin prendre les décisions qui s’imposent ? Tous les regards seront donc tournés vers le Danemark et beaucoup espèrent déjà que si des doutes subsistent encore au sujet de l’influence de l’homme sur le changement climatique, les générations futures elles,  seront certaines de notre influence sur la stabilisation des émissions de gaz à effet de serre pour les années à venir…

D.R







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