mercredi 16 décembre 2009

Le destin de la planète se joue-t-il en ce moment ?


Le destin de la planète se joue-t-il en ce moment ? S’il est certain que la réunion des chefs d’état sera déterminante pour mettre un terme au suspens de la conférence de Copenhague, le travail des ministres de l’environnement ne doit pas pour autant être négligé. Malheureusement, les négociations entre ministres semblent s’enliser autour des éternelles querelles d’objectifs et de financements.

Sans vouloir sombrer dans le pessimisme ambiant qui s’installe doucement au Bella Center, on peut tout de même jeter un œil sur son calendrier et constater que la fin du sommet approche à grands pas.
Mais comme on se veut résolument optimiste, on essaye de se rattacher aux éléments extérieurs pour se convaincre qu’une fin heureuse se prépare. D’autant que les éléments qui poussent à y croire sont nombreux.

S’il devait ressortir un élément marquant de cette conférence des parties (hormis le résultat comme on l’espère), c’est cette ferveur populaire autour de l’évènement. Des actions de toutes sortes ont été menées et ont permis aux habitants de la planète de manifester leur soutien, comme par exemple, la circulation de pétitions sur Internet. La démocratisation d’Internet dans le monde y est pour beaucoup, mais ce n’est pas une raison pour ne pas être émerveillé par cette volonté commune d’exhorter les gouvernements à agir. Dès lors, on pouvait pétitionner en donnant son adresse mail ou même en téléchargeant une musique. S’il est évident qu’en France, avec l’émergence de la loi Hadopi, l’idée de télécharger de la musique gratuitement et en toute légalité a peut être poussé certains à signer la pétition, les millions de téléchargements répartis sur tout le globe représentent surtout la conscience collective que nous sommes à un tournant de notre gestion de la planète. 

On pourrait croire qu’il s’agit d’un problème de riche et que les populations des pays pauvres, celles qui n’ont pas accès à Internet, signeraient davantage une pétition pour lutter contre la faim ou la maladie. Mais ce serait oublier que les pays pauvres sont les premières victimes du réchauffement climatique et qu’ils sont conscients que la hausse de la température est un frein pour la culture et donc de l’alimentation et une cause de la prolifération de certaines maladies. 

On peut dès lors parler d’une réelle contribution de la population mondiale dans la gestion du problème climatique. En effet, ce soutien a joué un rôle dans les négociations précédant la conférence de Copenhague, puisqu’il a poussé des États à se déclarer en faveur d’un engagement de réduction des émissions : les États Unis, la Chine, l’Inde … autant de pays qui paraissaient bien loin du souci environnemental et ce, pour des raisons évidentes pour certains (et beaucoup moins pour l’un d’entre eux). Mais il paraît aussi certain que cette contribution va également avoir un impact aujourd’hui, à l’heure ou les chefs d’États vont faire leur apparition dans les négociations. Qu’ils aient signé ou non l’une des nombreuses pétitions, qu’ils soient dans les rues de Copenhague ou de toute autre ville à manifester, chaque chef d’État sait désormais que ceux qui attendent un geste fort sont nombreux. Dans ces conditions, on peut imaginer qu’aucun d’entre eux ne souhaite porter la responsabilité d’un échec. Personne ne le souhaite et pourtant les négociations trépignent et le déroulement de la conférence inquiète au point que pour Connie Hedegaarn, la présidente danoise de la conférence, le mot d’ordre des ministres pour les deux jours à venir doit être « compromis ». S’il est évident qu’un compromis est nécessaire, il faut espérer que celui-ci ne se fera pas en faveur d’un accord conclu au minima, qui viendrait compromettre l’objectif principal : limiter la hausse de la température à 2°C (voir 1,5°C pour les plus optimistes).


Le destin de la planète se joue-t-il en ce moment ? Tout porte à y croire et c’est une bonne nouvelle puisque tous les éléments sont réunis : des états réticents mais conscients qu’il faut agir et surtout la ferveur du genre humain derrière un projet commun. Cela suffira-t-il ou faut-il se préparer à un échec du sommet ? Quoi qu’il arrive, ce sommet marque une nouvelle étape. Alors qu’elle était encore largement perçue comme une contrainte, la préservation de l’environnement commence doucement à susciter une volonté commune d’adhésion à un projet qui nous concerne tous, habitants du Nord et habitants du Sud.

Alors oui, le destin de la planète se joue maintenant et tous ceux qui soutiennent la cause environnementale l’ont déjà compris, reste alors aux acteurs politiques d’en prendre pleinement et rapidement conscience : Tick tick tick.


 D.R


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