Le destin de la planète se
joue-t-il en ce moment ? S’il est certain que la réunion des chefs d’état
sera déterminante pour mettre un terme au suspens de la conférence de
Copenhague, le travail des ministres de l’environnement ne doit pas pour autant
être négligé. Malheureusement, les négociations entre ministres semblent
s’enliser autour des éternelles querelles d’objectifs et de financements.
Sans vouloir sombrer dans le
pessimisme ambiant qui s’installe doucement au Bella Center, on peut tout de
même jeter un œil sur son calendrier et constater que la fin du sommet approche
à grands pas.
Mais comme on se veut résolument
optimiste, on essaye de se rattacher aux éléments extérieurs pour se convaincre
qu’une fin heureuse se prépare. D’autant que les éléments qui poussent à y
croire sont nombreux.
S’il devait ressortir un élément
marquant de cette conférence des parties (hormis le résultat comme on
l’espère), c’est cette ferveur populaire autour de l’évènement. Des actions de
toutes sortes ont été menées et ont permis aux habitants de la planète de
manifester leur soutien, comme par exemple, la circulation de pétitions sur
Internet. La démocratisation d’Internet dans le monde y est pour beaucoup, mais
ce n’est pas une raison pour ne pas être émerveillé par cette volonté commune
d’exhorter les gouvernements à agir. Dès lors, on pouvait pétitionner en
donnant son adresse mail ou même en téléchargeant une musique. S’il est évident
qu’en France, avec l’émergence de la loi Hadopi, l’idée de télécharger de la musique
gratuitement et en toute légalité a peut être poussé certains à signer la
pétition, les millions de téléchargements répartis sur tout le globe
représentent surtout la conscience collective que nous sommes à un tournant de
notre gestion de la planète.
On pourrait croire qu’il s’agit
d’un problème de riche et que les populations des pays pauvres, celles qui
n’ont pas accès à Internet, signeraient davantage une pétition pour lutter
contre la faim ou la maladie. Mais ce serait oublier que les pays pauvres sont
les premières victimes du réchauffement climatique et qu’ils sont conscients
que la hausse de la température est un frein pour la culture et donc de
l’alimentation et une cause de la prolifération de certaines maladies.
On peut dès lors parler d’une
réelle contribution de la population mondiale dans la gestion du problème
climatique. En effet, ce soutien a joué un rôle dans les négociations précédant
la conférence de Copenhague, puisqu’il a poussé des États à se déclarer en
faveur d’un engagement de réduction des émissions : les États Unis, la
Chine, l’Inde … autant de pays qui paraissaient bien loin du souci
environnemental et ce, pour des raisons évidentes pour certains (et beaucoup
moins pour l’un d’entre eux). Mais il paraît aussi certain que cette
contribution va également avoir un impact aujourd’hui, à l’heure ou les chefs
d’États vont faire leur apparition dans les négociations. Qu’ils aient signé ou
non l’une des nombreuses pétitions, qu’ils soient dans les rues de Copenhague
ou de toute autre ville à manifester, chaque chef d’État sait désormais que
ceux qui attendent un geste fort sont nombreux. Dans ces conditions, on peut imaginer qu’aucun d’entre eux ne
souhaite porter la responsabilité d’un échec. Personne ne le souhaite et
pourtant les négociations trépignent et le déroulement de la conférence
inquiète au point que pour Connie Hedegaarn, la présidente danoise de la
conférence, le mot d’ordre des ministres pour les deux jours à venir doit être « compromis ».
S’il est évident qu’un compromis est nécessaire, il faut espérer que celui-ci
ne se fera pas en faveur d’un accord conclu au minima, qui viendrait
compromettre l’objectif principal : limiter la hausse de la température à
2°C (voir 1,5°C pour les plus optimistes).
Le destin de la planète se
joue-t-il en ce moment ? Tout porte à y croire et c’est une bonne nouvelle
puisque tous les éléments sont réunis : des états réticents mais
conscients qu’il faut agir et surtout la ferveur du genre humain derrière un
projet commun. Cela suffira-t-il ou faut-il se préparer à un échec du sommet ?
Quoi qu’il arrive, ce sommet marque une nouvelle étape. Alors qu’elle était
encore largement perçue comme une contrainte, la préservation de
l’environnement commence doucement à susciter une volonté commune d’adhésion à
un projet qui nous concerne tous, habitants du Nord et habitants du Sud.
Alors oui, le destin de la
planète se joue maintenant et tous ceux qui soutiennent la cause
environnementale l’ont déjà compris, reste alors aux acteurs politiques d’en
prendre pleinement et rapidement conscience : Tick tick tick.
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