vendredi 19 novembre 2010

La protection du tamarin, des resultats porteurs d'éspoir


              


        Plus que jamais meurtrie, la biodiversité est l’enjeu phare de l’année 2010.
On le sait tous, les activités humaines provoquent une érosion accélérée de la diversité écologique. 
       Pouvons – nous encore nous permettre d’espérer la sauvegarde de la biodiversité ou faut-il se résigner à tenir un discours inquiet et défaitiste ?
      Aujourd’hui, alors que certains vous établiront une liste des espèces disparues digne d’une énumération à la Prévert, soyons optimiste et penchons nous plutôt sur des initiatives de conservation de la nature prometteuses qui ne demandent qu’à s’étendre.

        Tout se passe au Brésil, et plus particulièrement dans la mata atlântica (forêt atlantique), forêt ombrophile la plus riche du monde du point de vue de la biodiversité longeant la cote est du pays. Elle répertorie un grand nombre d’espèces, pour une grande partie endémiques.
       Parmi elles, le tamarin lion doré (leontopithécus rosalia), aussi appelé « petit singe lion ». Ce primate a la particularité d’avoir le pelage rougeâtre.
      Avec la déforestation, le développement économique et la démographie galopante, il représentait jusqu’à présent l’un des mammifères les plus menacés au monde.
La population de ces singes a chuté brutalement à seulement 150 individus dans les années 1970.
Cette situation dramatique a réveillé les consciences.
Des lois ont été adoptées, et avec l’aide du gouvernement brésilien ainsi que les démarches des chercheurs, la disparition de l’espèce a pu être évitée.
Depuis 20 ans, 900 tamarins ont été réintroduits, ils sont aujourd’hui 1400. Pour que l’espèce soit réellement sécurisée il faudrait qu’ils soient 2000 d’ici 2025.

    Certes cette opération est un succès. Mais pour assurer la protection pérenne du primate il faudrait aller plus loin et multiplier les action de sauvegarde de son habitat : la forêt Atlantique. Le milieu naturel du tamarin reste menacé, 40% de l’écosystème dans lequel il survit n’est pas protégé.
L’étendue originale de la forêt Atlantique représentait 15% du territoire brésilien actuel. Il n'en reste aujourd'hui que 7,3% de sa superficie initiale.
Comment le Brésil a-t-il réagi face à cette situation ?
       En 1965, le gouvernement du pays montre sa volonté de protéger ses forêts et révise son Code forestier. Ces premières mesures demandent aux propriétaires terriens de protéger « les zones qui se trouvaient à proximité des cours d’eau et des forêts situées sur les pentes escarpées »[i].
       Dans les années 1980-1990, des lois passent pour continuer la protection des ressources forestière et des écosystèmes.
       Puis, en 1992 le Brésil signe la convention sur la biodiversité, négociée au Sommet de la Terre de Rio, et se fixe des objectifs de protection. En 2010, 16% de ses terres sont préservées.
       Grâce au combat de Marina Silva, sénatrice et ministre de l’environnement (candidate à l’élection de 2010), naît une loi, en 2006, concernant exclusivement la forêt Atlantique « délimitant son étendue et soumettant toutes activités à un régime d’autorisation ».
      
        Mais ce n’est pas tout, une coalition d’ONG, de chercheurs et d’entreprises privées ont un objectif ambitieux et plein d’espoir, celui de multiplier par 2 la mata atlântica d’ici à 2050.     Ce projet (dizaine de milliers de dollars) serait alors financé par les crédit carbones. «  Les crédits carbone sont des unités qui sont attribuées au porteur de projet qui réduit les émissions de gaz à effet de serre, et que le porteur de projet peut ensuite commercialiser pour financer son projet. »[ii]
La forêt Atlantique est « un réservoir naturel » qui absorbe le carbone et permet de réduire considérablement la concentration de gaz à effet de serre atmosphérique.
Ce phénomène naturel risque de prendre de la valeur après les négociations de Cancun de décembre prochain.
Les choses avancent donc comme elles le peuvent…
Le tamarin est devenu emblématique, symbole du succès de la coopération entre élus, scientifiques et société civile au Brésil.
La protection de la biodiversité est dans l’intérêt de tous, c’est ensemble que nous pourrons la sauvegarder.





[i]  Courrier International numéro 1043 – 28 octobre/3 novembre 2010 – page 50
[ii] Climatmundi.fr


                                                                                                                                          A.C

1 commentaire:

  1. trés bon reportage, merci de m'avoir fait vooyager.
    cordialement.

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