Plus que jamais meurtrie, la
biodiversité est l’enjeu phare de l’année 2010.
On le sait tous, les activités
humaines provoquent une érosion accélérée de la diversité écologique.
Pouvons – nous encore nous
permettre d’espérer la sauvegarde de la biodiversité ou faut-il se résigner à tenir un discours inquiet et défaitiste ?
Aujourd’hui, alors que certains vous
établiront une liste des espèces disparues digne d’une énumération à la Prévert, s oyons optimiste
et penchons nous plutôt sur des initiatives de conservation de la nature prometteuses qui ne demandent qu’à
s’étendre.
Tout se passe au Brésil, et plus
particulièrement dans la mata atlântica (forêt
atlantique), forêt ombrophile la plus riche du
monde du point de vue de la biodiversité longeant la cote est du pays. Elle
répertorie un grand nombre d’espèces, pour une grande partie endémiques.
Parmi elles, le tamarin lion doré (leontopithécus rosalia), aussi appelé « petit
singe lion ». Ce primate a la particularité d’avoir le pelage rougeâtre.
Avec la déforestation, le développement
économique et la démographie galopante, il représentait jusqu’à présent l’un
des mammifères les plus menacés au monde.
La population de ces singes a
chuté brutalement à seulement 150 individus dans les années 1970.
Cette situation dramatique a
réveillé les consciences.
Des lois ont été adoptées, et avec
l’aide du gouvernement brésilien ainsi que les démarches des chercheurs, la
disparition de l’espèce a pu être évitée.
Depuis 20 ans, 900 tamarins ont
été réintroduits, ils sont aujourd’hui 1400. Pour que l’espèce soit réellement
sécurisée il faudrait qu’ils soient 2000 d’ici 2025.
Certes cette opération est un succès. Mais pour assurer la protection
pérenne du primate il faudrait aller plus loin et multiplier les action de
sauvegarde de son habitat : la forêt Atlantique. Le milieu naturel du
tamarin reste menacé, 40% de l’écosystème dans
lequel il survit n’est pas protégé.
L’étendue originale de la forêt
Atlantique représentait 15% du territoire brésilien actuel. Il n'en reste
aujourd'hui que 7,3% de sa superficie initiale.
Comment le Brésil a-t-il réagi
face à cette situation ?
En 1965, le gouvernement du pays montre
sa volonté de protéger ses forêts et révise son Code forestier. Ces premières
mesures demandent aux propriétaires terriens de protéger « les zones qui
se trouvaient à proximité des cours d’eau et des forêts situées sur les pentes
escarpées »[i].
Dans
les années 1980-1990, des lois passent pour continuer la protection des
ressources forestière et des écosystèmes.
Puis, en 1992 le Brésil signe la
convention sur la biodiversité, négociée au Sommet de la Terre de Rio, et se fixe des
objectifs de protection. En 2010, 16% de ses terres sont préservées.
Grâce au combat de Marina Silva, sénatrice
et ministre de l’environnement (candidate à l’élection de 2010), naît une loi,
en 2006, concernant exclusivement la forêt Atlantique « délimitant son
étendue et soumettant toutes activités à un régime d’autorisation ».
Mais ce n’est pas tout, une coalition
d’ONG, de chercheurs et d’entreprises privées ont un objectif ambitieux et
plein d’espoir, celui de multiplier par 2 la mata atlântica d’ici à 2050. Ce projet (dizaine de milliers de dollars)
serait alors financé par les crédit carbones. « Les crédits carbone sont des unités qui sont
attribuées au porteur de projet qui réduit les émissions de gaz à effet de
serre, et que le porteur de projet peut ensuite commercialiser pour financer
son projet. »[ii]
La forêt Atlantique est « un
réservoir naturel » qui absorbe le carbone et permet de réduire
considérablement la concentration de gaz à effet de serre atmosphérique.
Ce phénomène naturel risque de
prendre de la valeur après les négociations de Cancun de décembre prochain.
Les choses avancent donc comme
elles le peuvent…
Le tamarin est devenu
emblématique, symbole du succès de la coopération entre élus, scientifiques et
société civile au Brésil.
La protection de la biodiversité
est dans l’intérêt de tous, c’est ensemble que nous pourrons la sauvegarder.
trés bon reportage, merci de m'avoir fait vooyager.
RépondreSupprimercordialement.