vendredi 13 novembre 2009

La Chine peut faire la pluie et le beau temps.


        
         Parce que nous vivons tous sur la même planète, les questions de l’environnement concernent donc tout le monde, pour autant tout le monde ne se sent pas concerné. L’une des principales difficultés de la protection de l’environnement réside dans la capacité que beaucoup ont,  à retomber dans l’enfance et à reporter leurs responsabilités sur celles des autres par une très célèbre phrase répandue dans toutes les cours de récréation : « c’est pas moi c’est lui ».

         Mais la récréation est bientôt finie et la classe avec ses plus de 180 élèves reprendra du 7 au 18 décembre à Copenhague. Nous retrouverons bien sûr les bons élèves tels que la Suède, l’Allemagne et heureusement quelques autres au premier rang et tout au fond de la classe à côté du radiateur, la Chine, les Etats-Unis et malheureusement bien d’autres. Il ne s’agit pas ici de mettre en avant le problème des classes surchargées, mais de réagir suite aux déclarations de la Chine quant à ses réductions d’émissions de CO2.



         En effet, dans le domaine de l’environnement la Chine a toujours présenté l’avantage d’être un bon exemple de ce qu’il ne faut pas faire. L’usine du monde comme certains l’appellent, a connu une croissance économique spectaculaire faisant d’elle la 3ème puissance économique mondiale. Mais cette ascension s’est jusqu’à présent faite, au détriment de l’environnement et si la Chine a inventé la boussole, on peut néanmoins se demander si elle n’a pas perdu le Nord. A titre d’exemple, 70% de sa production énergétique est issue du charbon et 80% de ses déchets industriels sont rejetés dans les rivières et les fleuves sans aucun traitement. La rigueur chinoise, sa puissance et son souci du détail se retrouvent ainsi dans l’organisation de tout événement national. Pour être certaine que la météo ne viendra pas gâcher la fête la Chine manipule la météo.  Mais alors que la bonne vieille méthode écologique de la ronde autour du feu avec un collier de pattes de poulet a fait ses preuves depuis des siècle, les chinois eux préfèrent utiliser des bâtonnets d’iodure d’argent pour déclencher une averse artificielle anticipée, ou pour empêcher la formation de nuages menaçants. Une pratique aux conséquences environnementales douteuses,  mise en place pour la cérémonie des jeux Olympiques en 2008 mais aussi pour faire face à la sécheresse, faisant apparaître de la neige sur Pékin.


         Il semble donc que rien n’arrête la Chine, pas même le souci environnemental, et pourtant les récentes déclarations du premier ministre chinois pourraient faire mentir les plus pessimistes d’entre nous.

         Tout commence en septembre lorsque le président chinois Hu Jintao déclare devant l’assemblée de l’ONU que son pays allait réduire ses émissions de CO2 de façon notable. Une déclaration encourageante mais qui laissait planer quelques interrogations : réduire de combien et surtout à partir de quand ?


         Des interrogations en partie levées puisque des experts du Conseil chinois sur la coopération internationale pour l'environnement et le développement ont remis au gouvernement chinois des propositions sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’engagement de la Chine porterait sur une réduction de ses émissions par point de produit intérieur brut (PIB) de 4 à 5% par an, avec comme référence le niveau de l’année 2005. Une diminution qui serait la bienvenue pour que la Chine atteigne l’objectif de réduction de 90 % d’ici en 2050.


         La Chine entièrement dévouée au développement économique serait-t-elle en train de réaliser qu’environnement et développement économique sont compatibles ? C’est en tout cas ce que laisse à penser les déclarations du premier ministre qui a énoncé que « La Chine fera de la protection de l'environnement et de l'édification écologique de nouveaux moteurs de la croissance économique. »

Des déclarations qui tombent à point nommé, quelques jours avant la visite du président américain en Chine et surtout à un mois de la conférence de Copenhague. Les deux présidents se seraient d’ailleurs promis d'œuvrer ensemble pour le succès de cette dernière. Une promesse à mettre en parallèle avec l’avancée d’une alliance entre les Etats-Unis et le Japon qui pourrait se mettre en place pour développer une coopération dans le domaine des technologies "vertes", afin de mieux lutter contre le réchauffement climatique.


         Une actualité qui a donc de quoi surprendre et pourtant pas tant que ça, puisqu’il n’appartient qu’à la Chine et aux États-Unis  de rentrer enfin dans la cour des grands … protecteurs de l’environnement et de nous faire un remake de la guerre des boutons : la revanche des cancres. Et tant pis si un beau jour, la Chine et les États-Unis n’illustrent plus ce qu’il ne faut pas faire puisqu’à l’heure actuelle, il existe encore les exemples de l’Inde, du Brésil et malheureusement bien d’autres.  



D.R

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