vendredi 27 novembre 2009

Yes they can : La suite


Comme nous l’avons vu hier, la décision du président Américain de se rendre à Copenhague avec un objectif chiffré de réduction a été perçu comme une très bonne nouvelle, même si certains considéraient l’engagement insuffisant. Mais bien plus que les chiffres, s’est la porté d’un tel engagement que l’on avait souligné, persuadé que la volonté du président Américain de participer à l’effort collectif  allait servir de moteur, aux pays qui hésitaient encore à s’engager. Et le résultat espéré ne s’est pas fait attendre puisque 24h après la déclaration de M.Obama, c’est la Chine qui a répondu favorablement à l’invitation Danoise, avec en prime, un objectif de réduction chiffré des émissions de gaz à effet de serre.

Concrétisant, l’annonce faite en septembre dernier par le président chinois Hu Jintao, le Premier ministre chinois, Wen  Jibao, a fait savoir qu'il se rendrait lui aussi au sommet de l'ONU, avec dans sa valise un objectif chiffré : baisser l’intensité carbonique de la Chine de 40 à 45% d'ici  à 2020 par rapport à 2005. Afin d’imaginer la taille de la valise nécessaire pour un tel objectif, il convient donc de le décrypter.

Par une baisse de l’intensité carbonique il faut entendre une baisse des émissions polluantes par unité de PIB.  Ce qui signifie que si la Chine s’engage à améliorer son efficacité énergétique, sa croissance actuelle est tellement forte, que cet engagement ne va pas se traduire par une réduction des ses émissions, mais par une augmentation plus faible de ses émissions. Une façon pour la Chine de signifier au monde ainsi qu’à sa population, que si elle n’est pas insensible aux problèmes environnementaux, sa priorité reste malgré tout sa croissance économique. Peut-on pour autant reprocher à un Pays dans lequel des millions  d’habitants vivent encore sous le seuil de pauvreté de se préoccuper de sa situation économique ? La Chine et les États Unis sont les deux pays les plus pollueurs de la planète pour autant le contraste est saisissant entre leurs niveaux d’émissions de CO2 par habitant. Alors qu’un chinois rejette 4,4 tonnes de C02, un Américains rejette lui 23,5 tonnes et un Européen 12 tonnes.

Comme il l’a été fait lors de l’annonce Américaine, il convient donc de se féliciter de du premier pas Chinois dans la lutte contre le réchauffement climatique qui au même titre que le pas Américain peut servir de moteur. Car bien qu’insuffisantes, ces deux annonces à 24h d’intervalles, démontrent néanmoins une certaine envie de voir le sommet de Copenhague se passer dans les meilleures conditions. Mais n’oublions pas que l’engagement des états à une baisse des émissions de gaz à effet de serre n’est qu’une partie de la négociation climat et qu’il reste encore à régler les questions liées au financement de l’aide accordée aux pays pauvres pour s’adapter aux changements climatiques. Sans vouloir contredire Pierre de Coubertin, il convient donc de rappeler à toutes les parties présentes au sommet, qu’à Copenhague l’important n’est pas de participer.


D.R

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