Comme
nous l’avons vu hier, la décision du président Américain de se rendre à
Copenhague avec un objectif chiffré de réduction a été perçu comme une très
bonne nouvelle, même si certains considéraient l’engagement insuffisant. Mais
bien plus que les chiffres, s’est la porté d’un tel engagement que l’on avait
souligné, persuadé que la volonté du président Américain de participer à
l’effort collectif allait servir
de moteur, aux pays qui hésitaient encore à s’engager. Et le résultat espéré ne
s’est pas fait attendre puisque 24h après la déclaration de M.Obama, c’est la
Chine qui a répondu favorablement à l’invitation Danoise, avec en prime, un
objectif de réduction chiffré des émissions de gaz à effet de serre.
Concrétisant,
l’annonce faite en septembre dernier par
le président chinois Hu Jintao, le Premier ministre
chinois, Wen
Jibao, a fait savoir qu'il se
rendrait lui aussi au sommet de l'ONU, avec dans sa valise un objectif
chiffré : baisser
l’intensité carbonique de la Chine de
40 à 45% d'ici à 2020 par rapport à 2005. Afin d’imaginer la taille de la
valise nécessaire pour un tel objectif, il convient donc de le décrypter.
Par une baisse de l’intensité carbonique il faut
entendre une baisse des émissions polluantes par unité de PIB. Ce qui signifie que si la Chine
s’engage à améliorer son efficacité énergétique, sa croissance actuelle est
tellement forte, que cet engagement ne va pas se traduire par une réduction des
ses émissions, mais par une augmentation plus faible de ses émissions. Une
façon pour la Chine de signifier au monde ainsi qu’à sa population, que si elle
n’est pas insensible aux problèmes environnementaux, sa priorité reste malgré
tout sa croissance économique. Peut-on pour autant reprocher à un Pays dans
lequel des millions d’habitants
vivent encore sous le seuil de pauvreté de se préoccuper de sa situation
économique ? La Chine et les États Unis sont les deux pays les plus
pollueurs de la planète pour autant le contraste est saisissant entre leurs
niveaux d’émissions de CO2 par habitant. Alors qu’un chinois rejette 4,4 tonnes de C02, un Américains rejette
lui 23,5 tonnes et un Européen 12 tonnes.
Comme il l’a été fait
lors de l’annonce Américaine, il convient donc de se féliciter de du premier
pas Chinois dans la lutte contre le réchauffement climatique qui au même titre
que le pas Américain peut servir de moteur. Car bien qu’insuffisantes, ces deux annonces à
24h d’intervalles, démontrent néanmoins une certaine envie de voir le sommet de
Copenhague se passer dans les meilleures conditions. Mais n’oublions pas que
l’engagement des états à une baisse des émissions de gaz à effet de serre n’est
qu’une partie de la négociation climat et qu’il reste encore à régler les
questions liées au financement de l’aide accordée aux pays pauvres pour s’adapter
aux changements climatiques. Sans vouloir contredire Pierre de Coubertin, il
convient donc de rappeler à toutes les parties présentes au sommet, qu’à
Copenhague l’important n’est pas de participer.
D.R
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire