À 11 jours du sommet sur le
climat de Copenhague, les organisateurs attendent plus que jamais les réponses
aux invitations. Plus de 180 états sont invités à se rendre dans la capitale
Danoise, non pas pour admirer la petite sirène qui trône sur son rocher mais
pour trouver un accord sur la suite à donner au protocole de Kyoto qui prendra
fin en 2012. Comme dans toute les fêtes il y a ceux qui répondent tout de
suite, ceux qui ne répondent pas et ceux qui, pour se faire désirer, attendent
un long moment avant de se prononcer.
Le président Américain vient donc
aujourd’hui de renvoyer son carton d’invitation après avoir coché la case
« présent». Si l’on imaginait mal le nouveau prix Nobel de la paix briller par son absence, celui-ci
laissait pourtant planer le doute sur sa participation. Un choix qui est donc
unanimement salué, même si certains regrettent une présence partielle. En
effet, M. Obama a dores et déjà annoncé, qu’il quitterait la fête avant la fin
et qu’il ne participerait donc pas aux derniers jours de la conférence.
La nouvelle de la présence de M.
Obama est d’autant plus bonne qu’il a coché la case « accompagné » de
son carton d’invitation. En effet, ce dernier a annoncé qu’il viendrait avec un
engagement chiffré de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cet
engagement apparaît donc comme l’invité surprise du sommet tant il paraissait
incertain de le voir au Danemark. Pour autant cette annonce mérite d’être
décryptée.
Ainsi, l’engagement américain
porterait sur une réduction en 2020 de 17 % des émissions par rapport au
niveaux de 2005. Cet engagement correspond au projet de loi sur le
climat : le « clean Energy and security act » qui a déjà été
adopté par la chambre des représentants mais qui est encore débattu au Sénat.
Les éternels pessimistes souligneront donc les doutes qui planent sur
l’adoption par le Congrès américain de cette nouvelle législation, et surtout,
en sortant leurs calculettes ceux-ci relèveront également qu’une réduction de
17% par rapport aux niveaux de 2005 correspond à une baisse de 3% par rapport
aux niveaux de 1990. S’il s’agissait d’une compétition on pourrait dire que
l’on est bien loin de l’engagement de l’Union Européenne, malheureusement ce
n’en est pas une et l’engagement paraît dès lors insuffisant pour que le
réchauffement climatique ne dépasse pas le seuil limite fixé à 2°C
Mais ne pourrait-on pas se
satisfaire d’une annonce que l’on pensai impossible il y a encore quelques
temps ? Par cet engagement, le président américain montre la volonté d’un des
pays les plus pollueurs de la planète, de se joindre à l’effort collectif. De
plus, cet engagement est évolutif et l’on parle d’une réduction de 18% en 2025
et de 32% en 2030 toujours par rapport aux niveaux de 2005. Cette volonté doit
donc servir de moteur pour inciter les autres pays pollueurs qui hésitent
encore, à s’engager à leur tour et dans la durée comme les américains. Un
moteur international donc mais aussi national car si l’engagement de
l’administration américaine paraît faible, c’est en partie dû aux américains
eux-mêmes, qui ont toujours vécu dans l’abondance du pétrole et dont la
majorité d’entre eux ne croit pas au réchauffement climatique.
Alors oui, la présence d’Obama et
l’annonce d’un engagement chiffré est une bonne nouvelle et celle-ci doit
insuffler une volonté d’agir à chaque invité de Copenhague, afin de parvenir à
un accord contraignant.
« Yes they can » ! OUI les dirigeants des pays
des 4 coins du globe peuvent parvenir à se mettre d’accord. Il faut y croire et
surtout être conscient de notre rôle à tous, quelque soit le résultat au soir
du 18 décembre, car plus que les dirigeants, c’est l’Homme dans son ensemble
qui doit s’engager … « Yes we can ».
D.R
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